Bottega Veneta : le parcours de régénération de Matthieu Blazy

Dans un monde en feu, même la mode peut envoyer un message de régénération : c’est le point de départ de sa réflexion Matthieu Blazydirecteur créatif de Bottega Vénétapour la nouvelle collection de la marque basée, comme il le souligne lui-même, « sur l’honnêteté des matières et des silhouettes, pour des vêtements qui ne prétendent pas être différents de ce qu’ils sont réellement ».

«Nous regardons tous les mêmes informations – explique Blazy -. Il est difficile d’être optimiste à ce stade. Cependant, l’idée de renaissance est aussi belle. Ici, l’élégance est la résilience. » Ce qui signifie réduire les fioritures au minimum, revenir aux racines du pré-tressé Bottega Veneta et miser sur une simplicité qui ne renonce pas à la somptuosité des matériaux et à la recherche des formes.

Se distinguant par une palette inspirée de couleurs nocturnes et flamboyantes (noir charbon, orange brûlé, bordeaux, marron foncé, marron foncé, vert olive, gris cendré et rouge, avec une concession au blanc), les vêtements ont des formes arrondies et enveloppantes mais bien des épaules définies, tandis que les tissus, dont la laine bouclée et le fil coupé, se caractérisent par leur praticité et leur résistance. La peau est également douce et protectrice.

Trois motifs récurrents : le serpent, que l’on retrouve surtout dans les ceintures et boucles d’oreilles en spirale émaillée, la flamme et la fleur. Cette dernière donne vie aussi bien à des imprimés abstraits sur des jupes portefeuille, à ourlet mouchoir, qu’à des robes composées de microplis découpés au laser, qui eux-mêmes deviennent des fleurs flottantes. Quant à la flamme, elle est peinte sur la peau et évoquée dans des looks sinueux en fil coupé.

Héritage et essentialisme sont les deux mots que Blazy associe aux accessoires : le crocodile de sa grand-mère, la pochette de sa mère et les Oxford de son père, hérités d’une époque où le rapport aux objets était plus fort et où la notion de non-dispersion n’était plus entendue, on les retrouve dans les sacs Liberté, c’est parti, Hop Et Cabat.

Mais on ne peut parler de ce spectacle sans évoquer la scénographie, conçue par le directeur créatif lui-même, qui a voulu renforcer son message en mettant l’accent sur le cactus comme élément récurrent : Blazy était en effet lié à l’Italie du Sud (notamment la Calabre) et à la ses paysages arides, où malgré les conditions prohibitives cette plante parvient à vivre, prospérer et même s’épanouir. D’où l’idée des grands cactus à fleurs en verre, fabriqués à la main à Murano, qui ont dominé l’exposition, exprimant force, protection et adaptabilité.

Par ailleurs, pour la troisième fois, la maison a choisi Cassine pour les séances qui font partie d’une édition spéciale duLC14 Cabanon De Le Corbusuieren collaboration avec Fondation Le Corbusier: un tabouret doté d’une finition spéciale en bois brûlé, inspirée d’une technique traditionnelle japonaise, également utilisée pour les sols.

Une sélection de ces tabourets, disponibles à l’achat aux côtés d’un nouvel hommage à Le Corbusier, sera incluse dans une installation lors de la Design Week.

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MILANO FEMME AH 24-25 : BOTTEGA VENETA


MILANO FEMME AH 24-25 : BOTTEGA VENETA

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