La mode comme autodétermination : les femmes d'Ermanno Scervino entre séduction et mystère

Intelligence, humour, séduction, mystère. La mode peut-elle être un vecteur de force, peut-elle libérer de l’énergie, accroître la conscience, autrement dit être un instrument d’autodétermination ?

Pour Ermanno Scervino la réponse est oui et pour le prouver il a envoyé sur les podiums des guerrières modernes, qui n’ont pas peur de montrer leurs jambes sous des mini-shorts, elles marchent avec assurance dans des costumes aux grandes épaules, elles soulignent leur sensualité avec des pièces modulées par la corseterie.

Les tissus traditionnels pour hommes, des fines rayures aux grisailles de laine, donnent voix à l’âme vestimentaire de la marque, pour des vestes sablier qui sculptent la silhouette, des manteaux à chevrons aux épaules tombantes, des robes bustiers en double laine et des pantalons oversize, des blazers et des vestes spencer.

Les formes sculpturales et les profils clairs alternent avec des textures légères et délicates, dans un exercice oxymorique qui reflète la complexité du féminin : sur la plateforme, de nombreuses références à la lingerie, avec des petits soutiens-gorge en laine associés à des jupes midi avec incrustations et des robes midi nude. -colorés, agrémentés de matelassés placés, ou protagonistes dans les versions brodées qui se détachent sous les robes du soir en organza.

Et puis le cuir, qui a toujours été un terrain d’expérimentation pour la marque, pour des cabans aux larges épaules cintrés à la taille, des cabans doublés de peau lainée et ornés de broderies tricotées et des robes bustiers, avec un savant usage de l’artisanat et de la technologie.

Le cuir de coco se transforme en armure, métaphore de la résilience et de la capacité des femmes à se réinventer, à la manière des Phéniciennes modernes.

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