À Walter Chiapponi trois mois ont suffi : beaucoup de choses se sont écoulées depuis son arrivée à la direction créative de Blumarinepour se démarquer de l’imagerie de l’esthétique Y2K consolidée par son prédécesseur, pour revenir à une vision plus fidèle à celle du fondateur Anna Molinari.
L’intention du concepteur – avec quatre années d’expérience à la tête de Tod’s et dans d’autres maisons de couture comme Gucci – est de recréer le conte de fées et la magie qui ont toujours été dans l’ADN de la marque, en le transférant dans un monde plus tendu et imparfait, célébrant une mode onirique, mélancolique et légèrement échevelée.
Ainsi, sur le podium installé dans les luxueux salons du Palazzo Cusani, couleurs pastel, imprimés animaliers, roses et robes fourreau en satin, déjà immortalisées par Helmut Newton dans les campagnes emblématiques des années 90. Mais entre les mains de Chiapponi, les détails féminins tels que les volants, les pompons et les ruches servent à véhiculer une idée de la mode imprécise et libre de choix, romantique dans le but de raconter des réalités physiques authentiques et sincères, portées dans des vêtements marqués par la vie comme le démontre le casting, qui comprend des modèles confrontés à une transition de genre et qui, étonnamment, comprend également des hommes, jamais pris en compte auparavant dans la narration de Blumarine.
Parmi les thèmes récurrents, la rose (une fleur adorée par Anna Molinari), qui revient dans les délicats imprimés de petites roses sur les pyjamas en soie, mais aussi dans les bombers portés par les hommes.
En finale, Walter Chiapponi sort pour recevoir les applaudissements du public, vêtu d’une chemise blanche avec l’inscription « Davide » dans le dos, un hommage émouvant à son ami. Davide Rennédécédé subitement en novembre avant d’avoir pu démontrer son énorme talent de directeur créatif de Moschino.
Par la rédaction
MILANO FEMME AH 24-25: BLUMARINE
